montagnes06-317

montagnes06-317

Mon Beau Puukko Roi Des Forets!

 PUUKOO .

Un puukko (prononciation finnoise : pu:k:o )ˈ est un petit couteau traditionnel finlandais avec une lame à un tranchant recourbé et à dos plat, fait pour être porté à la ceinture.

 

 

 

Au bout d'un certain temps, tout le monde l'a compris : il n'y a pas de voiture à tout faire ,  pas d'appareil photo parfait,  pas de montre aussi à l'aise sur un smoking que sur une combinaison de plongée.

Le couteau n'échappe pas à la règle.

Il ne semble pas en exister de polyvalent et les tentatives de réaliser l'oiseau rare se sont soldées par des échecs tant les montagnes ont accouché de souris aussi grotesques que monstrueuses.

Pourtant le couteau scandinave semble bien,  sans tambours ni trompettes  ,avoir réussi ce tour de force, et ce depuis des siècles.....

 

IMGP0162.JPG

 

Deux puukkos personnel fabriquer par mes soins.

 

 

Un peu d'histoire.

 

Le puukko n'est pas un nouveau venu. 

Une pièce de fouille remonte au xII ème . A l'origine , il vient des tribus finno-urgiques de l'Altai et de l'Oural,  en Russie.

Comme ces tribus étaient nomades, elles finirent par faire souche en Estonie et les Finnois et les Caréliens s'installèrent dans ce qui est logiquement devenu la Finlande et en Russie , la Carelie.

Aujourd'hui,mais nous reviendrons pas sur les querelles de clochers, le puukko est aussi bien Suédois que Finlandais ou Norvégien.

 

Le symbolisme du puukko.

 

Aussi désigné par le nom de tollekniv,ce qui signifie en gros couteau à tailler, le puukko est avant tout un outil.

Rien d'étonnant dans un pays formés à l'origine de bergers,  de fermiers , de chasseurs, de pécheurs en eau douce ou salée et de marins baleiniers ,  à ce qu'un couteau soit partie intégrante de la vie quotidienne, l'arme était plus souvent la hache héritée de la tradition des normands.

 

Mais il est devenu bien plus que cela ,  autrefois le père qui avait une fille à marier l'emmenait à l'église et marchait avec elle le long de la travée centrale en psalmodiant une chanson annonçant que le coeur de sa fille était à prendre.

Cette dernière portait à sa ceinture un fourreau de puukko vide.

Le soupirant plaçait son couteau dans la gaine .  Il est difficile de faire plus explicite.....Il est d'ailleurs toujours courant pour un couple de jeunes mariés d'échanger des couteaux plutot que des alliances.

Au passage, note qu'un des aspects éminemment sympathiques du puukko est qu'il est unisexe. 

Aujourd'hui encore on voit de ravissantes Norvégiennes porter un puukko sur leur jeans le plus naturellement du monde,  et personne n'aurait l'idée de rire ,  pas plus qu'en Ecosse, à la vue d'un indigène en kilt.

  

Certaines superstitions associées au puukko.

 

Investis de pouvoirs magiques, les forestiers du grand Nord plantait dans le mur de bois  de leur chalet pour conjurer le mauvais sort et les esprit malins.

On plantait aussi un puukko au dessus du berceau des bébés pour les protéger,dans les tables avant de jouer pour éviter les querelles et dans un champ comme garant d'une récolte abondante.

Le puukko fait partie de l'habillement et un dicton scandinave assure qu'un homme sana puukko était comme une péripatéticienne sans......(à vous de compléter en fonction de vos fantasmes).

Large d'esprit comme toujours et consciente de la rivalité puukko -crucifix, l'église tenta ,sans succès ( Dieu merci!) , de faire interdire le port du puukko.

 

Historiquement aussi, le puukko a joué un role de symbole, au moment de l'indépendance de la Finlande arrachée en 1918 à l'union soviétique naissante, Svinhufvud le premier ministre de l'époque, ne quittait meme pas son puukko lors des séances du sénat.

En 1939, le voisin soviétique reprit ses menées expansionnistes et cette fois , ce fut comme arme que fut utilisé le puukko dans des embuscades tendues à l'ennemi au cours de la guerre de guérilla menée par le David Finlandais contre le Goliath Russe.

 

 

 

 

 

IMGP0006.JPG

 

 

Petit puukko maison.

 

 

ANATOMIE DU PUUKKO.

 

LA LAME.

 

Ce qui frappe souvent dans le puukko, c'est sa lame très courte,si courte qu'elle n'est pas plus longue que celle d'un gros pliant et souvent meme moins.

La moyenne se situe aux alentours de 10 centimètres.

 

Il n'y a pas que les puukkos Lapons, nommés stuorraniipi par les Lapons et leuku ( lai-o- kou) par les Finlandais qui présente des lames de 20 ou 25 centimètres car ils servent aussi de petites machettes dans la foret.

 

Les dimensions modestes de la lame du puukko lui ont sans doute aliéné pas mal de Rambos en charentaises.

Une lames de moins de 25 centimètres ne fit pas sérieux.

 

Seulement, voilà,ces nordiques incultes du xlll siècles n'avaient pas vu Rambo 1,2,3,,4 ni Terminator 1,2 ect...

 

Betement ,  il se contentèrent de viser l'utile, rejoints par tous les chasseurs ou randonneurs qui vous diront qu'une lame de plus de 15 centimètres ne sert à rien.

La largeur moyenne est de 3 centimètres.

 

Le dos est tout droit ou se termine parfois en drop point,  pratique parait'il pour ouvrir le gros gibier.

 

Le tranchant est presque parallèle au dos et le tout forme un sraight back assurant une bonne pénétration et commode comme skinner.

 

L' émouture peut etre convexe mais le plus souvent elle est plate.

Les Scandinaves connaissaient le Damas ,pratiquaient le sandwich,enserrant la lame entre deux feuilles de fer,selon la technique des katanas et n'ignoraient rien de la trempe différentielle.

 

Jusqu'à il y a environ 150 ans , ils utilisaient le minerai de fer en provenance des marais ( ces memes marais riches en tanin qui ont conservé le cadavre d'un homme à Tollelund pendant sept siècles) que l'ont trouve en Scandinavie,  jusque dans le nord de l'Allemagne et un peut plus à  l'ouest , ( comme dirait le professeur Tournesol), dans le New-Jersey.

 

Au départ de grosse pierre servaient d'enclumes.

En plus de la trempe différentielle , les nordiques avaient amassé des secrets de trempe...qui sont restés secrets.

 

Par contre , ce que l'on sait , c'est que la trempe se faisait à l'eau ,  de préférence de pluie.

Parfois on ajoutait du sel au babeurre.

 

Bien sur, les techniques se sont modernisées, si l'esprit est demeuré inchangé,  la trempe se fait à l'huile, les fours et le traitement sous vide sont largement utilisés.

Le résultat est une lames facile à aiguiser meme et surtout avec une simple pierre à eau, cette dernière étant présente partout en Finlande et dans le reste de la Scandinavie.

 

La  dureté oscille entre 56 et 64 Rockwell.

Les lames anciennes étaient toutes forgées à la main, technique reprise par les grands maitres actuels du puukoo ,  mais l'inox de Fiskars et de Hackman est apparu dès 1920 et l'AISI utilisé par ce dernier a fait ses preuves.

 

Le puukko est rarement poli miroir.

La lame est bien finie et le travail n'est nullement traité à la légère,  mais le caractère utilitaire rend superflues de nombreuses heures passées à ce qui n'améliore en rien les prestations sur le terrain.

 

 

 

 

DSCN1501.JPG

 

Lames de puukkos forgées . 

 

 

LE MANCHE. 

 

Une des premières caractéristiques du puukko,  c'est l'absence complète de garde.

Certains y voient un manque , voire un danger; la raison est que le puukko s'utilise surtout en tirant le couteau vers soi,  jamais en poussant.

Si par hasard on doit le faire , on cale le pommeau dans le creux de la paume, d'ou la forme du

manche.

Ensuite selon le travail effectué,on pose le pouce ou l'index sur le dos de la lame, ce que garde à double quillon rendrait impossible.

Le montage n'est jamais à plat de semelle, toujours sur soie.

La soie peut etre courte mais plus généralement elle traverse le manche de part en part et soit maté en haut du manche ou parfois se termine par un bouton décoré qui permet la fixation d'une patte dont un oeillet s'accroche sur le bouton qui est éventuellement travaillé.

 

Le matériau le plus classique est le bouleau mais on trouve de l'os, de la corne, de l'ivoire de morse, de l'ébène, des empilage de rondelles d'écorce.

Le métal est utilisé pour les deux extremités du manche.

Au départ, c'était l'étain qui n'existe pas en Scandinavie , mais qui était troqué.

On trouve de plus en plus communément utilisé de l'argent, du maillechort, de l'alu.

Le pommeau peut etre de forme tonneau sinon il est en principe plus épais au pommeau ( parfois orné d'une tete de cheval ou en bec), ce qui correspond à l'usage de tirer le couteau vers soi.

 

 

 

 

DSCN1502.JPG

 

 

bois de renne , de cerf d'élan, dent de cachalot, ivoire de mammouth,  bois d'ébène ect.....

 

 

 LE FOURREAU.

 

Le puukko n'a jamais de gaine mais toujours un fourreau constitué par un fut en bois , en principe du bouleau et un enveloppe en cuir.

 

Par un souci esthétique, la couture se trouve sur le dos du fourreau et pas sur le coté comme c'est le cas pour les gaines faites d'une seule pièce de cuir comme celle de Loveless.

 

Le fourreau est rendu encore plus fonctionnel par l'absence de garde : le couteau s'enfonce presque entièrement ce qui à la fois garantit une bonne protection du manche, limite les risque de pertes.

 

L'ajustement couteau fourreau est parfait et aucun jeu n'apparait avec les années et permet une grande pureté de l'ensemble, que ne vient gater aucune patte et pression.

 

Le leuku se présente avec des fourreaux différents : deux feuilles de cuir enserrent le fut et sont cousues ou rivetées l'une à l'autre , le cuir déborde largement et suit des contours fantaisistes .

Cela n'à pas l'élégance du fourreau classique..

La seconde variante est un fourreau formé par deux plaques d'os gravé fixées l'une contre l'autre par des clous ou des rivets, le haut qui enserrent le manche , est en cuir.

La fixation à la ceinture est aussi caractéristique ; il peut s'agir d'une pièce de cuir repliée, classique, ou d'une tresse de cuir et de toute façon , le couteau pend à la ceinture , ce qui évite d'etre gené par le manche.

Le fourreau est parfois tout simple mais le cuir humide est souvent marqué au fer soit de dessins très simples, soit de motifs plus élaborés.

 

 

 

DSCN1506.JPG

 

 fourreaux traditionnel  renne & cuir.

 

 

 

 

 

DSCN1508.JPG

 

 

fourreaux simple en cuir.

 

 A SUIVRE.....

 



01/05/2014
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Nature pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 13 autres membres